Invitée par Greenpeace à communiquer mon opinion au sujet du gigantesque projet GNL Québec, qui consiste à exporter du gaz albertain extrait par fracturation hydraulique en 3 étapes : (1) construire un pipeline de 782 km entre l’Ontario et le Saguenay, (2) construire un terminal méthanier servant à liquéfier le gaz et (3) exporter le gaz par méga navires méthaniers à travers le Fjord du Saguenay et le fleuve Saint-Laurent, je viens de déposer ce mémoire au secrétariat de la commission d’étude du projet, ouverte dans le cadre du Bureau d’Audiences Pour l’Environnement (BAPE).
Aux commissaires du BAPE
Mesdames, messieurs,
Citoyenne alerte et engagée, mère de trois petits enfants dont l’avenir m’inquiète terriblement, je vous écris pour conjurer un peu l’impuissance qui me saisit autant qu’elle me révolte lorsque j’assiste à la mise en branle de projets aussi anachroniques et dangereux que celui de GNL Québec. Continuer la lecture de S’opposer au projet GNL Québec: mémoire déposé au BAPE→
Mars 2013. Dans un cercle de doulas en devenir, mon premier né au sein, j’écoute Gabrielle nous annoncer qu’elle veut être la sorcière du village. Celle qui hache le plantain pour en faire un baume, suspend la marjolaine tête en bas, et infuse dans la vodka les racines de l’échinacée. Chahutée entre le boulevard Saint Joseph et le Bas-du-Fleuve, elle hésite. Va faire un tour en camper dans des communautés agricoles inspirantes et des Rainbow gatherings. Tranche pour le bois. Seule. Continuer la lecture de Sauvagines→
Si vous lisez ces mots, c’est que vous êtes déjà convaincus que notre civilisation se trouve devant la plus grande menace de tous les temps, bras-de-fer et jeux nucléaires exclus. Vous avez peut-être même poussé le zèle jusqu’à lire le rapport du GIEC (ici dans une excellente vulgarisation) qui pronostique un réchauffement cataclysmique de 3-4° à la fin de ce siècle. Autant je trouve parfaitement répugnant d’accabler les individus du fardeau de résoudre une crise aussi systémique que celle que nous vivons aujourd’hui sur le plan environnemental, autant en rejeter toute la responsabilité sur les détenteurs des pouvoirs économiques et politiques me semble irresponsable. Continuer la lecture de 5 leviers pour atteindre la neutralité carbone→
Solon a le vent en poupe. Le collectif, gros d’une dizaine d’employés et de nombreux partenaires, bénévoles et sympathisants, sort des marges militantes pour pousser toujours plus loin ses audacieux projets solidaires et écologiques. Au moment de la plus grosse gueule de bois de l’humanité, où nous nous sentons démunis et ballottés entre éco-anxiété, déni et culpabilité, les propositions de Solon nous font du bien. Continuer la lecture de LocoMotion→
Atelier 10 accomplit un tour de force. Ils sont quatre, et ils viennent à bout d’une quantité monstrueuse de tâches sans virer fous – c’est en tout cas l’impression que j’en ai eue, mais je peux imaginer que les neurones leur frisent en période de bouclage. Atelier 10 édite Nouveau Projet, un magazine assez consistant pour nourrir mes neurones pendant quelques semaines mais suffisamment dégraissé pour ne pas les polluer avec du contenu lénifiant, publie à haute cadence des livres qui dépassent pour la plupart les 5000 exemplaires vendus (seuil du bestseller au Québec), propose des baladodiffusions et accepte en sous-traitants la production de quatre magazines et d’autres commandes en édition. Continuer la lecture de Nouveau Projet & Cie→
La cuisine, chez nous, ce n’est pas seulement l’endroit où on prépare la nourriture, c’est aussi un salon, une salle à manger, un cabinet de travail et une tribune. […] Des idées et des projets fantastiques naissaient dans ces cuisines! Svetlana Alexiévitch, la fin de l’homme rouge
Gabriel Nadeau-Dubois et son équipe (Jean-Martin Aussant, Maïtée Labrecque-Saganash, Claire Bolduc, Alain Vadeboncoeur, et tous les autres) ne se sont pas trompés en allant rencontrer le peuple dans sa cuisine. La cuisine québécoise n’a pas de micros cachés ni de bocaux d’oignons sur le bord de fenêtre, mais elle a de commun avec la soviétique de virer, certains matins de la fin de semaine, franchement communautaire. On la réinvestit lorsqu’à la trentaine, on fonde famille, et que le brunch entre amis devient le cadre inévitable de notre sociabilité parsemée de petits bas et de miettes à terre. Continuer la lecture de Faut qu’on se parle→
Hélène a le sens de la formule et le design qui pète au coin de l’oeil. Deux beaux yeux verts qui savent ramasser toutes les branches d’un concept sur une petite étiquette siglée d’une épingle à nourrice et d’un MamZelle Dimanche qui nous met le coeur en fête. Dimanche, parce que c’est son nom, un nom béni qui lui colle parfaitement à la bobine et dont elle fait le meilleur usage, et Mamzelle, parce qu’elle habille demoiselles et damoiseaux de 0 à 5 ans. Continuer la lecture de Mamzelle Dimanche→
Quand il faut tailler une place sur-mesure dans la société à ceux qui y ont droit mais qu’on aime contenir dans ses marges, Dorian se retrousse les manches et se frotte les mains. Après l‘Itinéraire et les sans-abris, les Compagnons de Montréal et la déficience intellectuelle. Dorian aime rendre glamour les causes boudées. Continuer la lecture de Frip→
Demain ne pouvait pas échapper à mon escarcelle : c’est Altermontréal à l’échelle mondiale, porté sur les écrans. C’est maintenant au cinéma Beaubien et il faut courir acheter son billet d’avance sous peine de ne pas rentrer, à en juger par les interminables files d’attente tous les soirs, même avec des horaires aussi inadéquats que ceux adoptés par le cinéma (18h45 ou 21h30, franchement!). Bon, il faut supporter les roucoulements d’approbation du troisième âge, mais je les préfère au crépitement du pop corn, alors allons, allez! Continuer la lecture de Demain→
On a retenu notre souffle : le maintenant très populaire frigo des ratons de Rosemont allait-il finir sa courte vie dans d’obscures trappes juridiques? Patrick Bodnar, fondateur du projet, a soulagé son auditoire de deux mille abonnés dimanche dernier en annonçant son déménagement. Le frigo de ruelle est mort, vive le frigo de rue – en attendant une probable nouvelle délocalisation, les pourparlers avec la mairie se font justement en direct, au téléphone, alors que je me rends sur les lieux rencontrer l’instigateur de ce beau bazar. Continuer la lecture de Le frigo des ratons de Rosemont→