Archives par mot-clé : guerre

Chronique insulaire

Le jeune type n’en démord pas et cherche le soutien de ses amis, qui ne bronchent pas. Sa Grande Guerre Patriotique et notre Seconde Guerre Mondiale, ça ne peut pas être la même, et si notre jeune compagnon bavarois parle si bien le russe, c’est parce que l’URSS a longtemps occupé l’Allemagne. Les repères temporels et géographiques se télescopent manifestement dans sa tête. A l’Ouest, les derniers témoins de la guerre, quel que soit le nom qu’on lui donne, s’éteignent avec leurs souvenirs. En Russie, elle a toujours le monopole de l’héroïsme et du tragique. Son évocation persistante fait beaucoup plus de bruit que les manœuvres périodiques dans le Caucase. La victoire et son coût, vingt-cinq millions de morts, font régulièrement irruption dans le discours, et nourrissent le nationalisme ambiant. Continuer la lecture de Chronique insulaire

7 conseils pour parler du coronavirus avec les enfants

Nous y sommes. La crise climatique tenait déjà nos nerfs bien occupés, on n’avait pas vu venir la pandémie. Pourtant, les historiens, démographes et épidémiologistes savent que chaque siècle s’en claque une belle. Personne, au Canada, peut nous transmettre ses recettes de résilience. La crise du verglas risque d’être de la petite bière par rapport au coronavirus. Les réfugiés auraient beaucoup à nous apprendre, si on ne les laissait pas croupir si nombreux dans des camps insalubres où il va faire des ravages.

Nous y sommes, donc, en état de siège, à attendre l’œil du cyclone, et nos enfants aussi. Impossible de les épargner : un nombre croissant d’entre nous est avec eux 24/7, pour une durée indéterminée (non, ça ne durera pas deux semaines) et pas moyen de les refourguer aux grands-parents, quand ceux-ci, en temps normal, sont proches et disposés à nous seconder. Continuer la lecture de 7 conseils pour parler du coronavirus avec les enfants

Syrie

Encore un article enragé d’impuissance. J’aurais pu reprendre Palestine en lui donnant le nom de son voisin, sans changer d’un pouce son contenu. Mes mots sont tellement vains, mais mon silence serait coupable d’indifférence. La Syrie, gouffre sans fond de notre désengagement. Alors que le dernier pédiatre d’Alep vient de mourir dans les décombres de son hôpital, un mois avant de rejoindre sa famille réfugiée en Turquie, il est urgent de prendre deux minutes dans notre journée pour signer cette pétition d’Amnesty demandant l’arrêt des bombardements des hôpitaux. Continuer la lecture de Syrie